La Casa Azul : En toute intimité avec Frida Kahlo 

Impossible pour moi d’être à Mexico City sans visiter la fameuse et somptueuse Casa Azul, petit cocon de Frida Kahlo, aux murs bleu électrique, où elle vécut de 1907 à 1954. Ce musée attire ma curiosité et éveille mon intérêt. Frida Kahlo est une femme qui m’inspire tant par son parcours que par son avant-gardisme et ses multiples casquettes. Il était temps d’en connaître davantage à son propos.

Petit conseil, réservez votre ticket d’accès au musée avant votre séjour. Effectivement, au vu des nombreux flux de voyageurs qui visitent cette demeure, les places sont très prisées et les réservations vont bon train. Ce serait dommage de passer à côté de cette superbe maison par manque d’anticipation. Aussi, il faut savoir qu’en tant que résidents étrangers, il vous faudra débourser 250 pesos par personne et venir durant un créneau bien précis (de 15 minutes) pour pouvoir pénétrer dans l’antre. Ne vous inquiétez pas ! Une fois les formalités faites, le musée vaut vraiment le détour !

Situé dans le quartier de Coyoacán, l’un des plus populaires de Mexico City pour sa vie paisible et bohème, la Casa Azul est l’endroit idéal pour venir découvrir l’incroyable parcours de Frida Kahlo. Artiste mexicaine qui ne cesse de faire parler d’elle depuis sa disparition.

À l’entrée du musée, je reste d’abord surprise par le calme et la tranquillité qui émane du jardin : verdures flamboyantes, cactus, palmiers, plantes tropicales, fontaines… Chaque visiteur peut s’imaginer bouquiner un livre ou dessiner au rythme des doux chants d’oiseaux qui animent le jardin. Il appelle à la quiétude.

Puis, nous rentrons dans la maison et passons de salle en salle avec toujours plus d’admiration pour cette icône mexicaine. J’en apprends beaucoup sur elle, et ce que je découvre me donne envie de l’étudier davantage.

Pour la petite histoire, Frida Kahlo, c’est avant tout une jeune fille qui dès l’enfance n’a pas été gâtée par la vie… À 6 ans, elle apprend être atteinte de la poliomyélite (maladie qui lui fait avoir une jambe plus haute que l’autre). La jeune fille arrive à faire abstraction des moqueries de ses camarades de classe et préfère faire de sa différence une force. Elle se crée un style vestimentaire autour de son handicap : grandes jupes évasées et chaussettes hautes seront sa marque de fabrique. Petit à petit, elle commence à se prendre de passion pour la médecine et la photographie.

Seulement, à 22 ans, en rentrant de l’école, un nouvel accident bouleverse sa vie. Le bus dans lequel elle se trouve, percute un tramway et une barre de fer lui transperce le bassin. Miraculeuse, elle ne décède pas pour autant mais passe de longues semaines à l’hôpital et de longs mois alitée. Désormais, plus rien ne sera comme avant.

C’est pendant cette période difficile qu’elle commence à peindre : autoportraits androgynes entre couleurs et douleurs… Ses peintures sont singulières et plaisent. Ce qui la caractérise le plus ? Son petit duvet et son mono sourcil : sa signature.

Ce que je retiens du musée ? Frida Kahlo est une femme courageuse, ambitieuse et avant-gardiste qui laissera à jamais son empreinte dans l’histoire de l’Art. C’est cet art qui l’a sauvé. Elle le dit « l’art est un traitement presque aussi efficace que les médicaments et les opérations ». Elle peint sa douleur, elle peint ses doutes, elle peint sa vie et elle nous touche et nous chamboule.

Être dans son intimité, découvrir ses tableaux, prendre place dans sa cuisine, dans sa salle à manger, sa chambre et surtout, à l’étage, dans son atelier… Waouh ! Je me visualise, je ressens ses émotions entre souffrance et joie : un mélange d’émotions qui me laisse silencieuse. Je suis séduite par le musée et je me laisse guider. Arrivée à la fin du musée, je découvre une annexe avec ses anciennes tenues toutes colorées et sophistiquées. J’admire.

J’apprécie cette femme, combative, inventive, qui casse les codes, qui représente fièrement ses origines, qui met en avant ses racines dans son art comme dans son style vestimentaire. Frida Kahlo aide son prochain : malade, elle continue de donner des cours à la jeunesse mexicaine dans son jardin, elle continue de peindre, elle ne se rend jamais et ne baisse pas les bras.

Son côté féministe la pousse à montrer à son mari, Diego Rivera (peintre très en vogue à l’époque), qu’elle peut réussir tout aussi bien (voir mieux) que lui et surtout… Sans lui. Elle s’intéresse même à la politique et ne se met aucunes limites. Finalement, elle réussit puisque ses œuvres se répandent par de-là les océans. Cette femme m’inspire et son musée est une grande réussite.

Honnêtement, la Casa Azul vaut le détour et me marquera pour longtemps. Ce magnifique musée est « concret », très bien fait : on découvre son cocon, on partage ses moments de vie et on ressent ses émotions. À ma sortie, mes premiers mots sont « Mais quel exemple ! ». J’ai qu’une seule envie en rentrant, visionner son film autobiographique Frida (2002).

Je recommande vivement à tout voyageur se rendant à Mexico City de faire un détour à la Casa Azul avec Mexique Découverte  ! Vous serez très loin d’être déçus ! Je vous y retrouve ?