Xochimilco se trouve à environ 25 km au sud-est de Mexico. Dernier vestige du vaste lac de Texcoco qui recouvrait la vallée, il reste aujourd’hui ce dédale d’îlots, de canaux, de peupliers et de saules où s’étend le célèbre système agricole des chinampas. Depuis l’époque aztèque, les maraîchers y cultivent légumes et fleurs pour la capitale.
Ces canaux, pourtant pensés pour nourrir la ville, sont devenus l’une des expériences les plus singulières à vivre à Mexico : embarquer sur les trajineras, ces embarcations à fond plat, multicolores et fleuries qui filent doucement sur l’eau.
Xochimilco, entre culture, histoire et détente
Inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1987, Xochimilco conserve son âme lacustre. C’est aussi une réserve biologique majeure depuis 1993.
Dans les rues du quartier, d’autres trésors continuent de surprendre :
- L’Ex-Convento de San Bernardino de Siena, fortifié et majestueux.
- Le musée Dolores Olmedo, qui abrite une collection étonnante de Rivera, Kahlo et Beloff.
Naviguer sur les trajineras : couleurs, fêtes et traditions
Entre 1910 et 1920, Xochimilco a réalisé l’ampleur de son potentiel touristique. Les premières trajineras furent construites, décorées autrefois de fleurs fraîches — aujourd’hui remplacées par des fresques éclatantes. Toutes portent des prénoms féminins.
Naviguer ici, c’est glisser entre nature et musique : restaurants flottants, mariachis qui s’approchent au rythme des trompettes, familles qui fêtent anniversaires et mariages.
Au petit matin, la brume s’élève lentement au-dessus des canaux. Les oiseaux migrateurs s’activent. On se surprend à imaginer le Mexico d’antan, celui qui précédait l’arrivée d’Hernán Cortés.
Xochimilco, patrimoine culturel et naturel exceptionnel de l'UNESCO
Les trajets en trajineras, les chinampas et la vie agricole qui persiste font de Xochimilco un lieu unique complètement intégré à Mexico. Se déplacer ainsi, entre eau et végétation, permet d’évoquer le temps où la vallée était dominée par d’immenses lacs.
Xochimilco est pour les grands chefs de la Capitale, une terre maraichère des plus fertiles, chacun à sa parcelle de Chinampa et leurs maraichers personnels cultivent, bichonnent, veillent chaque jour, afin d’offrir des produits d’une fraicheur rare, exclusifs, élevés pour sublimer leur cuisine raffinée et donner de l’émotion dans chaque assiette.
Un peu d’histoire : de Chicomostoc à la Révolution mexicaine
Fondé en 1352 par une tribu nahuatl, le nom Xochimilco signifie « terre parsemée de fleurs ». Les chinampas y furent créées sur les racines d’ahuejotes, ces arbres endémiques adaptés à l’eau.
Ce système a guidé tout l’urbanisme, de Xochimilco à Tenochtitlan.
Plus tard, les Mexicas contraignirent les Xochimilcas à ériger la grande chaussée d’Iztapalapa. L’époque coloniale conserva le système chinampero, indispensable pour nourrir la capitale.
Vers 1891, une ligne de petits bateaux à vapeur reliait Xochimilco à Iztacalco par le Paseo de la Viga.
Puis vinrent la Révolution, les rencontres entre Zapata et Villa, et l’intégration progressive de Xochimilco au tissu urbain moderne.
Voix d’hier : plantes médicinales et grands artistes
Plusieurs personnages marquants ont vécu à Xochimilco :
– Juan Badiano, traducteur du célèbre Codex Badiano sur les plantes médicinales.
– Francisco Goitia, peintre majeur lié à la modernité mexicaine.
Fêtes et célébrations : Xochimilco vit toute l’année
On aime dire que Xochimilco est en fête tous les jours.
Les célébrations de Santa Cruz, Xaltocan, ou encore le concours de la plus belle fleur rythment les saisons.
La fête la plus importante ? Celle du Niñopan, l’Enfant-Dieu, figure religieuse hautement vénérée. Pour accueillir son icône chez soi, il faudrait attendre plus de vingt ans dans la liste.
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