Acapulco est l’une des destinations les plus appréciées des mexicains mais aussi des voyageurs du monde entier et ces courageux Clavadistas de La Quebrada sont l’une de ses attractions les plus visitées.
Qu’est-ce la Quebrada de Acapulco
La Quebrada est une falaise de 35 mètres de haut, avec un canal de sept mètres de large et quatre mètres de profondeur, elle est située dans le port d’Acapulco, au sud du Mexique, dans l’État de Guerrero. Ce canal a été créé en dynamitant une colline. Depuis 1934 on y célèbre de jeunes plongeurs du port qui l’escaladent parfois avec une torche allumée à la tombée de la nuit. Son danger réside dans le fait que le plongeur doit calculer le moment où la vague rend le niveau de la mer assez élevé, sinon ce serait une mort certaine en raison de l’impact sur les rochers du fond ; en effet, ils s’érigent à une faible profondeur lorsque le niveau de la mer baisse en raison du reflux des vagues.
Les plongeurs de La Quebrada sont l’une des raisons pour lesquelles de nombreux voyageurs se rassemblent pour regarder les superbes couchers de soleil et admirer la bravoure des hommes-oiseaux qui fendent l’air depuis les rochers de la Quebrada ; un grand classique du port d’Acapulco.
L’illusion de voler à Acapulco
Passereau, coucou, merle, zanate, perruche et toutes sortes d’oiseaux migrateurs ou endémiques traversent le ciel d’Acapulco tous les jours. Pendant de nombreuses années, le mystère de comment ces animaux réussissent à se tenir suspendus au dessus de nos têtes fut total, jusqu’à Léonard de Vinci et son étude « Vol d’Oiseau » du 15 ème siècle appuyée par quelques scientifiques, qui non seulement ont tenté le démontrer, mais aussi de reproduire le vol de l’homme… sans y parvenir vraiment.
Les plongeurs de La Quebrada ont un nom
Jorge Antonio Ramírez López, Genaro Sánchez Méndez et bien d’autres, des jeunes d’Acapulco, fendent l’air chaque jour en bordure d’une falaise abrupte et accidentée : La Quebrada. Les observateurs arrivent sur place pour les voir se préparer, grimper au sommet, puis assister pendant trois à cinq secondes à leur métamorphose en homme-oiseau.
Du plus haut point culminant de la montagne, à 35 mètres au dessus du niveau de la mer, la Vierge de Guadalupe, Reine des Mers, l’air impassible derrière une vitre, regarde ces garçons lui demander protection. Jorge Antonio se signe et se prépare : « Quand je suis déjà sur cette pierre, je visualise le plongeon, je m’imagine en train de voler »
Les exploits des plongeurs de La Quebrada
Ils imitent un oiseau en vol en fendant l’air, feignent la peur, ils se lancent dans le vide ; les genoux à la poitrine, les bras tendus, les pieds en pointe, se retournent, vrillent ; les bras en avant et les poings serrés pour ouvrir les eaux du Pacifique protégées par la baie d’Acapulco. Ils traversent ainsi les airs, les yeux grands ouverts pour admirer leur spectacle ; il n’y a que silence…
La vague de la marée arrive de gauche à droite, ils pénètrent précisément sur la crête de celle-ci, son point culminant ; le temps s’arrête, ils sont comme une feuille d’automne, une lance, un oiseau alcatraz qui fend les flots pour pêcher sa nourriture et remonte à la surface ; ici le spectacle est donné par les clavadistas, ces plongeurs qui attirent tant l’attention sous un tonnerre d’applaudissements.
Et voilà l’histoire des clavadistas de La Quebrada
Cette transfiguration se répète quotidiennement sous forme de spectacle ou d’entraînement, leur carrière peut durer jusqu’à 35 ou 40 ans. Afin de réaliser ce plongeon, Jorge et Genaro ont passé au moins cinq ans d’entraînement, généralement avec leurs parents, leurs amis ou leurs voisins ; plonger à cet endroit est aussi une tradition familiale, datant d’il y a 85 ans, typique des quartiers environnants.
Jorge Mónico Ramírez Vázquez, vice-président de la Sociedad de Clavadistas de La Quebrada Acapulco, raconte que les voisins de ces quartiers, depuis plus de 85 ans, allaient pêcher au beau milieu des rochers et parfois ils coinçaient leurs lignes à perdre leurs hameçons ; en essayant de les récupérer, ils nageaient, plongeaient et ainsi, bon an mal an, ils se défièrent afin de valorer le plus courageux, celui qui se jetterait du plus haut au milieu des eaux rocailleuses.
C’est ainsi qu’ils grimpèrent jusqu’à se jeter de 35 mètres, pur courage sans aucune technique. Déjà une compétition et la renommée pour le premier homme à se lancer de la partie la plus haute de la falaise, cet homme fut Rigoberto Apac Ríosa, une plaque à son emplacement le célèbre et chaque année, le 23 novembre, Acapulco commémore l’émergence de cette tradition par une fête de trois jours.
Et bien qu’ils aient, à chaque fois, un grand succès, peu osent s’y aventurer. La motivation, disent-ils, réside dans le succès, l’accomplissement, et bien sûr, de se montrer en train de voler au soleil couchant.